
Atterrissage à l’aéroport de Denpasar après deux vols pour couvrir plus de 12 000 kilomètres entre la France et Bali. Choc thermique. Emmitouflée dans ma veste d’hiver, j’étouffe. Il fait presque nuit et l’atmosphère est lourde et humide. Il va falloir s’y habituer.
Direction Padang Bai, petit village de pêcheurs à quelques kilomètres de là.
Après quelques heures de sommeil je fais l’acquisition d’un sarong. C’est une longue pièce de tissu, incontournable à Bali, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Il est obligatoire lorsqu’on veut assister aux cérémonies traditionnelles.
Ce sont les sonorités particulières du gamelan qui me guident vers le temple où a lieu justement une de ces nombreuses cérémonies qu’on aura l’occasion de découvrir sur l’île. Les sonorités de cet ensemble instrumental traditionnel sonnent étrangement à mes oreilles et rythment les pas de danse des différents groupes qui vont se produire durant les heures qui suivent.

Tenues traditionnelles, offrandes, encens, fleurs, tissus dorés. Je m’installe dans un coin et commence mon carnet. Dès les premiers traits je comprends que ce carnet sera différent des autres. J’avais choisi un leporello, un carnet accordéon. C’était un défi puisque je n’avais jamais enchaîné mes croquis sur une bande. Par contre, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout c’est la qualité du papier. Découvrir le papier de riz a été surprenant mais j’ai adoré. La couleur se fond rapidement dans l’épaisseur du papier, il faut y revenir souvent et elle traverse. Résultat, des taches animent l’envers du carnet que je comptais aussi utiliser. Il n’y a plus qu’à composer avec tout ça !

Chaque matin une offrande est déposée devant notre porte. Ces petits paniers sont tressés de feuilles de cocotier ou de palmier et remplis de fleurs. Ils sont déposés quotidiennement un peu partout, accompagnés d’un bâton d’encens et d’une prière.


Ambiance de rue, des étals de nourriture, des scooters, des éclats de voix, des odeurs mêlées d’encens, d’iode, de plats cuisinés, de grillades de poissons. S’asseoir au milieu de tout ça, boire un jus de noix de coco fraîchement coupée à la machette et laisser filer stylo et pinceau…
Sur la plage on voit de nombreuses embarcations colorées. C’est sur un de ces petits bateaux de pêche traditionnel, un jukung que nous partirons un peu au large à la découverte des fonds marins d’une richesse exceptionnelle. Cette plongée en eau chaude a eu sur moi un effet incroyablement relaxant, douceur et couleurs…

Quitter le bord de mer et se diriger vers Tirta Gangga pour une immersion dans le jardin du Palais royal. Le site comporte plusieurs bassins et fontaines entourés d’une végétation luxuriante, parsemée de statues et sculptures en pierre. Marcher sur l’eau est possible aussi grâce à des dalles en pierre qui parcourent l’un des bassins. On peut faire un vœu avant de suivre le parcours. Se baigner dans la piscine royale, alimentée directement depuis le mont Agung a été délicieusement rafraîchissant. Au fond du parc, un peu à l’écart sur les hauteurs se trouve la source sacrée naturelle. Moment de grande sérénité, moment de grâce…
Pause déjeuner et dessin à Mahagiri, pour la vue sur les rizières. Amlapura, pour son marché grouillant de monde et son palais.

La ville d’Ubud, sur les hauts plateaux de Bali est considérée comme le cœur culturel et artistique de Bali. L’un de ses musées, Arma abrite une riche collections d’œuvres d’art. On peut également y suivre des cours d’art et assister à des spectacles de danse. Pour ma part, c’est la patience de ce peintre qui a retenu mon attention.

Padangtegal, réserve naturelle, forêt des singes. Suivre la Monkey Forest road et entrer dans la forêt. Consignes d’usage pour ne pas se faire voler son sac par les singes chapardeurs et déambulation dans les allées. Des singes en liberté dans une forêt tropicale, des lianes, des banians géants et des sanctuaires de pierre.

Temple de Gunung Kawi, rizières en terrasses, Tampaksiring, rivière Pakrisan, des noms et des lieux dont je retiens surtout la beauté.

Au sud d’Ubud, le village de Mas abrite le musée des masques et des marionnettes. Ce lieu paisible regroupe dans différents pavillons une incroyable collection de masques et marionnettes du monde entier et principalement d’Asie. Dans le pavillon consacré à Bali je m’installe face au « barong », créature mythologique qui ressemble moitié à un lion, moitié à un dragon, personnage incontournable dans les spectacles traditionnels balinais, la danse du barong.

Sortir un peu d’Ubud, suivre un sentier après les rizières, et se poser devant un scooter garé sur côté. Rencontre avec son propriétaire, amusé par le croquis et la situation. Sourires, signes, bribes d’anglais pour échanger autour d’une noix de coco qu’il a fraîchement cueillie et ouverte pour nous. « Terima Kashi », merci !
